dimanche 3 février 2013

La guerre au Mali et le mariage gay, même combat?

Fasciné par la présidence Sarkozy, François Hollande poursuit sa marche dans les pas de son "père". Sa Libye à lui s'appelle le Mali, son "identité nationale" le "mariage pour tous".

Poursuivre les analogies pourrait finir de vous lasser, mais comment résister à la comparaison de Claude Guéant et Manuel Valls, d'Eric Woerth et Jérôme Cahuzac? Cela ne vous avait-il pas frappé? Trouvez-vous que j'exagère?

Hollande et Traore, Mali, janvier 2013
 Car enfin, lorsque le président "socialiste" appelle à "détruire" les "terroristes" au Mali, c'est plutôt à George W. Bush que j'aurais dû l'associer, ce dernier n'appelant qu'à la War On Terror. En appelant publiquement au meurtre d'opposants d'un pays étranger, hors de toute référence à la justice, par exemple celle du Tribunal Pénal International, F. Hollande dépasse largement ce que N. Sarkozy ne s'était jamais permis. En soutenant militairement un gouvernement non-élu (président par intérim depuis un an), il transgresse allègrement les règles des Droits de l'Homme auxquelles le Parti Socialiste semblait attaché jusque là. En engageant de jeunes militaires dans une guerre discutable, il teste les médias autant que son opposition politique, quant à leur capacité à forger l'opinion publique. En tentant de nous faire croire à une guerre légitimée par la demande des Maliens eux-mêmes (en fait leur président par intérim), il fait preuve d'un cynisme équivalent à son prédécesseur dans la guerre en Libye. En me contentant de mentionner N. Sarkozy, je m'autocensure et fais encore la preuve de ma modération habituelle...

Quant au "débat national" qui se tient actuellement entre les parlementaires au sujet du mariage des homosexuels, les médias nous le présentent comme "le plus grand débat de société depuis  la suppression de la peine de mort", ou bien comme un "marathon parlementaire qui va durer jours et nuits, week-ends inclus" pour débattre de plus de 5000 amendements! Le gouvernement PS-EELV, comme son prédécesseur UMP, noie les parlementaires dans un laborieux exercice législatif dont l'enjeu ne touche que quelques milliers de Français(e).

Pendant ce temps, la vraie guerre, la guerre économique, accélère sa progression sans férir! Pour preuves? L'anecdotique mais symptomatique augmentation de revenus des chefs des entreprises du CAC40, le silence médiatique et législatif autour de l'évasion fiscale qui mine les économies européennes, le "pacte de compétitivité" réduit à un avoir fiscal pour les entreprises sans contrepartie, un accord syndical de représentants factices du patronat (Medef) et des salariés (CFTC) faute de loi contraignante pour les détenteurs du pouvoir d'embauche, sont autant de marches franchies à pas de géants par les pouvoir économiques parfaitement introduits auprès de nos nouveaux élus.

Accord Google - Hollande, janvier 2013
Accord Google - Hollande, janvier 2013
Vous n'êtes pas convaincus? Comment expliquez-vous la mollesse réglementaire concernant le secteur pharmaceutique qui produit toujours des médicaments-tueurs? Comment admettez-vous le succès jamais démenti des lobbies les plus discutables sans que F. Hollande ne s'en émeuve? Comprenez-vous la présence de l'armée française au Mali, si vous excluez l'impopularité du chef de l'Etat en France, et les intérêts économique d'Areva dans la région? Vous étonnez-vous de la nomination simultanée de M. Chérèque, ancien N° 1 de la CFDT signataire de l'accord "Medef", aux postes de président du think tank du PS "Terra Nova" et de "Monsieur Pauvreté" du gouvernement Ayrault?

Ce ne sont que quelques exemples du renoncement de ce gouvernement à lutter pour la défense de l'intérêt général, contre l'omnipotence des marchés.

Ces derniers sont, bien évidemment, les grands gagnants du "changement" pour "maintenant"... et demain!

Comment les électeurs de F. Hollande supportent-ils d'être à ce point dupés? Premières "victimes" du retournement idéologique du PS, amorcé depuis très longtemps mais désormais apparu au grand jour, sauront-ils réagir avant la fin de son mandat? Devrons-nous attendre que le déficit public ait encore augmenté, que le chômage installe encore des millions de familles pauvres dans la misère, que LVMH devienne la première cotation du CAC 40, et que nos grandes villes deviennent aussi irrespirables que Pékin, pour que nous réagissions? Devrons-nous assister, impuissants, au fatalisme des Grecs que les dirigeants ont ruinés, et qui doivent désormais trouver un lopin de terre à cultiver pour se nourrir? Nos enfants devront-ils revêtir des tenues anti-bactériennes alimentées en permanence en oxygène, parce que nous aurons été incapables de préserver leur environnement contre toujours plus de pollution?

Comment? J'exagère encore? Non! Car je ne parle que d'un avenir prévisible...

Nous ne pourrons pas rétorquer: "nous ne savions pas!", et encore moins "ce n'est pas de notre faute!", puisque dans notre démocratie, l'information est libre, et que le choix de nos élus nous appartient encore, même s'ils prennent beaucoup de libertés avec leurs promesses.

Les alternatives existent; les solutions sont à notre portée, il suffit de tendre l'oreille loin de l'écran de nos téléviseurs. J'en citerai deux: le programme du Front de Gauche, et la Révolution des Colibris. Envoyer-nous les vôtres!

A vous, à nous, d'éveiller les consciences pour changer le monde!


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